Il aura fallut plus de deux semaines, mais elles commencent enfin, les vraies vacances! On a tous les permis, toutes les autorisations, toutes les factures et on n’a plus une cenne après avoir payé tous ces frais! On se dirige vers The Baths à Virgin Gorda que nous avions tenté de visiter avant les avaries du moteur. Chance, il y a de la place cette fois! Petite randonnée originale à terre. On fait de l’escalade:
On joue avec des bernard-l’hermite:
On passe sous des tunnels de végétation:
The Baths constitue un amas d’énormes roches, arrivées là on ne sait comment. Les interstices entre chacune d’elles créent un dédale de chemins aventureux, lavés par l’eau de mer qui rentre et sort au gré des vagues. Culs-de-sac et détours se prêtent au jeu. L’expérience fut très intéressante!
C’est la fin de la première journée de notre voyage qui s’est déroulée comme prévu et qui nous a vraiment donné l’impression d’être en vacances! Le coucher de soleil sur les montagnes de Tortola fête ça avec nous.
Le lendemain, on se lève tôt pour renouveler notre permis d’accès au Parc National (on croyait avoir fini!) Nous n’avions pas pu en profiter à cause des problèmes de moteur. Un autre 50$ envolé! Le responsable, aux airs de Bob Marley, arrive à l’heure (une première dans les Îles!) et nous remet le permis rapidement.
On se rend à Fallen Jerusalem, une petite île vierge au sud de Virgin Gorda qui n’offre qu’une seule bouée d’amarrage. On s’y attache et nous voilà seuls au monde. C’est un petit coin de paradis.
Question d’exploiter le plein potentiel de notre nouvelle île déserte, une séance intensive d’apnée s’impose. Le paysage marin est tout aussi époustouflant qu’à la surface!
Épuisés, mais heureux comme des rois, on rentre finalement à Peter Island, un peu plus au sud-ouest pour passer la nuit. On s’ancre dans Dead Man’s Bay, une jolie baie à l’eau turquoise dont les récifs de coraux forment un mur sur lequel les vagues viennent se briser. On écoute, on observe, on apprécie.
Le lendemain, direction Norman Island avec un arrêt en mi-journée pour contempler The Indians, une formation de trois pics rocheux aux formes originales qui sortent de l’eau et qui ne sont pas sans rappeler les doigts d’une main venant des profondeurs de la mer!
Là encore, le snorkeling y est excellent! Des parois rocheuses grouillantes de vie marine, des crevasses, des tunnels, des récifs, des coraux, etc. Tant à voir en si peu de temps!
On se dirige bientôt vers The Bight, la baie la plus populaire de Norman Island où on prend une bouée de mouillage pour la nuit.
Cette baie a la particularité de contenir un bateau-resto-bar (d’où sa popularité) qui se transforme en bar/club la nuit. Nous sommes allés y prendre un verre, l’ambiance était bonne et les fêtards, abusivement saouls au point de ne plus pouvoir reprendre leur dinghy jusqu’à leur bateau, nous ont procuré tout un divertissement!
Deuxième journée à Norman Island, on décide d’aller se balader à terre. Une randonnée fait le tour de l’île et il paraît que les points de vue sont à couper le souffle. La vue était à la hauteur de nos attentes.
En bons québécois, habitués au froid rigoureux du nordique Canada, nous avons regretté d’être partis marcher aux alentours de midi dans ce coin du globe. Un bon drink au bar sur la plage avant d’aller se baigner pour nous récompenser.
En après-midi, on décide d’aller explorer les grottes qui longent la côte ouest de Norman Island. Appelées The Caves, elles ont été formées par le mouvement des vagues au fil des siècles et il est possible d’y entrer en apnée. Impressionnant!
Finalement, retour à Tortola pour faire le plein d’eau et de provisions avant un départ vers l’île Jost Van Dyke, au nord. À noter qu’ici, du simple pain de blé entier est difficile à trouver et coûte 8$US!
En résumé, ces derniers jours ont vraiment marqué l’arrivée d’un nouvel aspect de nos vacances… Les vacances elles-mêmes! Pourvu que ça dure! 🙂
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Petite anecdote amusante, nous devions aller remplir nos réservoirs d’eau à la marina Moorings à Road Harbour. On les appelle à la radio, ils nous indiquent où nous devons nous rendre. On s’exécute, mais on se rend bien vite compte que l’arrivée est très délicate (Olivier à la barre, Alain aux amarres) et personne n’est là pour nous aider. On se débrouille comme on peut avec l’aide de deux passants. Quelques erreurs d’apprentissage de la part du barreur, mais on accoste sans dégâts malgré tout! On attend, personne. On décide de se servir nous-mêmes. Comme par magie, un employé réagit et vient nous assister. On commence à savoir s’y prendre avec les Antillais! En tout, 110 gallons à 0,15$ du gallon. L’employé nous charge seulement 1,65$ pour 11 gallons. Il nous regarde, perplexe, et nous demande la taille de notre réservoir. Nous en avons trois d’environ 80 à 100 gallons. Pas bête, Alain répond 80 gallons, sans spécifier qu’on a plusieurs. Un processus de confirmation semble s’exécuter dans le cerveau de notre ami, il acquiesce et nous payons bel et bien 1,65$. Une économie de 15$! On est bien fier d’avoir repris ce montant aux Îles Vierges! Il ne nous reste plus que 285$ à récupérer!
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Jusqu’à maintenant, nous n’avions pas de drapeau représentant le pays dans lequel nous naviguions. Nous avons donc décidé d’en installer un. Pour ce faire, il fallait monter quelqu’un au mat pour attacher un cordage. Olivier se propose.
Nous faisons route vers Jost Van Dyke, un peu sous la pluie, mais de multiples arc-en-ciel nous accompagnent. Nous devions nous ancrer à White Bay, mais l’entrée est trop difficile. Nous essayons Great Harbour, mais c’est plein. Finalement, on se rend à Little Harbour et on prend une bouée de mouillage d’un des restaurants de la baie. Un représentant du resto Sandy’s Peace & Love, saoul comme une botte, vient nous proposer de souper à terre ce soir-là. Il affirme que le capitaine mange gratuitement! Nous acceptons. Le souper fut très, très bon. Au moment de payer, trois repas nous sont chargés. On se bat un peu et on obtient gain de cause. Apparemment, l’ivrogne avait oublié de mentionner que le capitaine devait être accompagné par au moins 4 personnes. Finalement, personne n’est venu nous faire payer le mouillage non plus. Quelques autres dollars regagnés sur le dos des Îles!
Le lendemain, retour à Great Harbour pour accéder à une connexion internet afin d’obtenir la météo. Je dois réparer le routeur du bar et ça fonctionne! Résultat: une belle fenêtre météo s’offre à nous pour le retour à St-Martin dans la nuit de samedi à dimanche.
On flâne à Sandy Cay au large de Jost Van Dyke, une très jolie île sablonneuse appartenant à Laurence Rockefeller sur laquelle il est permis d’accoster. Un petit sentier sillonne l’île qui regorge de bernard-l’hermite. La plage est magnifique et les points de vue au flanc des falaises sont très jolis.
Le soir, par manque de temps, on s’ancre à Cane Garden Bay, sur l’île de Tortola. Puis, aller-simple pour Gorda North Sound (où nous nous étions fait pincer par les douaniers deux semaines plus tôt) pour être prêts à partir en direction de St-Martin dès samedi après-midi. Nous nous offrons tout de même un arrêt-dîner à Marina Cay, une petite île paradisiaque entourée de corail sur laquelle fut bâti un resort fort joli.
Nous devons maintenant faire nos adieux aux Îles Vierges, nous repartons pour St-Martin dès ce soir. Durée estimée de la traversée: 16 à 18h
Départ de Virgin Gorda: 15h
Arrivée prévue à St-Martin: 7h-9h le lendemain
On vous redonne des nouvelles dès que possible. Souhaitez-nous bonne chance!
Salut navigateurs aventureux!
Vos photos me font voyager, elles sont tellement magnifiques. J’ai plus de nouvelles de vous que de Philippe au Guatémala qui m’a écrit deux fois depuis son départ le 26 janvier. Il faut dire qu’il n’a pas le même accès internet ni les mêmes connaissance que vous en informatique. Il était temps que vous relaxiez un peu, après tout, c’est des vacances!
Bref, suivre vos aventures me sort de cet hiver yo-yo que l’on vit ici.
Je comprends que la plus grande aventure est à venir, je souhaite que Poséidon ou Neptune soit de votre bord et ne fasse pas de votre retour un enfer.
Merci de partager ça avec nous, confiance valeureux navigateurs et à bientôt!
Denise
Enfin les vraies vacances, je commençais à désespérer pour vous. Je vous souhaite une belle traversée vers St-Martin avec des vents les plus favorables possibles.
Salut!
Jean-Claude