Marie, Stéphanie et St-Barthélémy

Notre retour de Saba vers St-Martin s’est déroulé sans encombre. Nous avons mouillé pour la nuit à Simpson Bay, à l’extérieur du lagon. Pour faire changement, nous nous sommes fait brassés toute la nuit. Alain et Danielle se réveillent de bonne heure, pas très en forme. Il est temps de repasser le pont-levis et les douanes et de nous préparer à recevoir la grande visite. En effet, nous passerons les 5 derniers jours de nos vacances en compagnie de deux amies d’Olivier, Stéphanie et Marie-Eve. Elles doivent arriver par avion tard en soirée, en provenance de Miami.

Pendant qu’Olivier et Danielle restent à bord pour entrer dans le lagon à l’ouverture du pont, Alain prend les devants en annexe et se dirige vers les douanes pour régler les formalités d’arrivée. Au moment de payer, la douanière lui dit:

You are in big trouble Sir!

En gros, pour une deuxième fois en six semaines, on nous dit que nous sommes dans «la grosse marde»! Et c’est sans jeu de mots que je peux vous assurer que ça commençait à nous faire chier! Il semblerait que notre bateau, le Marsanne, ait passé la douane sans s’acquitter des droits de séjour ni de passage à plusieurs reprises. Plusieurs semaines plus tôt, c’est Jason lui-même (le responsable du bateau) qui nous avait expliqué de ne pas nous arrêter (conseil que nous n’avons pas suivi)! Alain comprend assez rapidement la combine de Jason et explique aux douaniers que nous louons seulement le bateau et que ces passages illégaux ont fort probablement été effectués par quelqu’un d’autre. C’est rare, mais nous avons gagné sur les fonctionnaires, ils nous ont laissé payer seulement notre droit d’entrée.

Ce qui restait de notre journée s’est résumé à nous préparer à recevoir nos deux nouvelles passagères. On fait le plein d’eau, l’épicerie, on range un peu… On en profite aussi pour se reposer, le séjour à Saba n’était pas de tout repos! Vers 22h, Olivier part en annexe vers la marina La Palapa où Marie-Eve et Stéphanie doivent arriver en taxi. Après quelques minutes angoissantes pour les deux filles, Olivier les retrouve, on prend un verre et on repart vers le Marsanne, éclaboussures incluses.

Le lendemain, lever de bonne heure, pour passer à nouveau sous le pont et direction: Saint-Barthélémy! Les deux nouvelles passagères sont émerveillées par la beauté des paysages et n’en croient pas leurs yeux. Tout un contraste avec Montréal en plein mois de février! Tout le monde est tout sourire et l’appareil-photo se fait aller!

On peut même avoir des photos de famille maintenant!

Puis, l’inévitable ne pu être évité… L’équipage eu un accès de folie à cause d’un surplus de bonheur! De l’action sur le pont!

Le capitaine devait ramener ces marins d’eau douce à l’ordre… On mit donc un bateau de 18 tonnes qui «penche beaucoup» entre les mains de l’une:

Et la mer se chargea de l’autre:

En début d’après-midi, la houle et le vent s’intensifièrent. Le génois à lui seul ne nous permettait pas de garder le contrôle. La météo ne laissait pourtant pas présager une traversée si difficile, nous n’avions même pas installé les lignes de vie. Olivier doit donc se charger d’en installer au moins une. Il monte sur le pont et se rend jusqu’à l’avant du bateau. Ça brasse, ça penche et c’est glissant! Les vagues explosent de part et d’autre de l’étrave et ce n’est qu’une question de secondes avant qu’Olivier soit trempé. Prudemment, il sécurise la ligne de vie et s’y attache. Il retourne ensuite au mât pour hisser la grande voile (avec 2 ris!). Là encore, on se croirait dans un manège de La Ronde. Marie-Eve se bat contre un joli cocktail de mal de mer, de fatigue et de grippe, tandis que Stéphanie et Danielle vont très bien malgré l’état de la mer.

Après une rude demie-journée de navigation avec de la houle de 6 à 8 pieds et un bon vent d’Est, c’est en croisant ce genre de yacht que nous avons su que nous étions arrivés à Saint-Barthélémy.

Dans ce paradis des millionnaires et des vedettes, on se serait crû sur le bien-être social avec notre Oceanis 46! Il y a beaucoup de bateaux qui mouillent au large du port de Gustavia, on se faufile et on déniche finalement un bel endroit en bordure du chenal pour les traversiers. Alain et Olivier partent en annexe vers la capitainerie pour régler les questions administratives et se font couper la route par un gros yacht à moteur qui n’a pas priorité. Mais était-ce vraiment le temps de tester les connaissances de cet autre capitaine en matière de priorités? Contre toutes attentes, les formalités de St-Barth ne furent pas les plus coûteuses de notre voyage, nous décidons donc d’y rester pour deux jours. Retour au Marsanne et c’est la soirée des premières pour Marie-Eve et Stéphanie! La première frustration de devoir se laver dans l’eau salée a donné droit à quelques commentaires, mais un premier coucher de Soleil des Caraïbes aura vite fait de les amadouer.

Au réveil, l’état de Marie-Eve ne s’améliore pas: fièvre et maux de tête sont au rendez-vous. Elle nous accompagne tout de même pour une visite de St-Barth. On loue une voiture et nous voilà partis à la découverte de cette petite île dont la rénommée dépasse de loin les frontières des Caraïbes.

On déambule sur les routes qui longent la côte, on admire, on apprécie. Les paysages sont à la hauteur de nos attentes, c’est majestueux.

On fait la tournée des plages: la Baie de St-Jean, l’Anse de l’orient, l’Anse de Marigot, l’Anse du Grand Cul-de-Sac où on a pu observer des professionnels du kitesurfing, l’Anse de Petit Cul-de-Sac, l’Anse du Grand Fond pour terminer avec l’Anse des Flamands et une bonne baignade. Il y avait beaucoup de vagues et Marie-Eve a bu la grande tasse!

On joue aussi les voyeurs en passant dans les rues résidentielles, on admire les propriétés toutes plus extravagantes les unes que les autres. On s’arrête souvent, au gré de nos désirs de prendre des photos ou simplement de se faire fouetter le visage par le vent du large.

Olivier en profite!

On dîne dans un restaurant français nommé Le Bouchon. Très bon et pas trop cher (pour St-Barth en tout cas!)

Lors du retour au bateau en soirée, on se fait mouiller par une averse subite et intense. C’est la première fois en cinq semaines qu’on se fait tremper par autre chose que de l’eau de mer! Le soir, Stéphanie et Olivier vont se balader et prendre un verre à Gustavia pendant que la pauvre Marie-Eve se repose, bien déterminée à être en forme pour le reste du voyage.

Le lendemain, on lève l’ancre pour aller jeter un coup d’oeil à l’Anse du Grand Colombier qui renferme l’une des plus belles plages des Caraïbes. Cette baie paradisiaque n’est accessible que par bateau ou après une vingtaine de minutes de marche de la route la plus proche, ce qui la rend très paisible. Aucun bar, aucune attraction touristique, très peu de gens, c’est un mixte parfait de beauté visuelle et de calme. Les filles en profitent pour renouveler leurs photos de calendrier.

Malgré notre départ imminent pour retourner à St-Martin, on se permet une petite séance d’apnée. Les fonds marins ne sont pas aussi impressionnants qu’aux Îles Vierges, mais on fait tout même de belles trouvailles. Avez-vous déjà vu une étoile de mer qui mange un coquillage?

Toute bonne chose ayant une fin, nous avons finalement dû quitter ce petit coin de paradis. C’est toujours plus facile de s’arracher à un bon moment lorsque la suite s’annonce tout aussi enivrante! Les conditions météorologiques laissait tout de même présager une traversée mouvementée. Depuis quelques jours, le vent s’intensifiait et la houle ne s’est pas fait prier pour atteindre les 10 pieds avec quelques vagues atteignant 12 pieds! Très impressionnant lorsque ce mur d’eau fonce en ta direction! Le vent soufflait à 25 noeuds, nous avions pris 3 ris et réduit le génois de moitié, voire même à 30%. Après une petite averse, nous arrivons en terrain familier: la baie de Grand Case.

Nous faisons visiter la ville de Marigot à Marie-Eve et Stéphanie le lendemain, on dîne dans une bonne crêperie et on évite d’effectuer les formalités d’entrée, car la douane est fermée pour le carnaval. En soirée, Olivier et les deux filles vont faire un tour à terre, prendre un verre au Calmos Café et une crème glacée. Ils finissent la soirée au Rainbow Café. Le nom aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, ça nous aurait évité des troubles psychologiques. Une fois rentré, Olivier se retrouve face à face avec un travesti et un autre suit Stéphanie de proche. De beaux spécimens!

Notre voyage tire à sa fin et notre dernière journée complète consiste à revenir dans la lagon du côté néerlandais pour remettre le bateau le lendemain. On se permet tout de même d’aller chercher des croissants frais à la pâtisserie du village (ça fait changement des céréales et des toasts habituelles!) Les trois jeunes passent du temps sur la plage et prennent un verre au Rainbow Café (qui est beaucoup plus recommandable durant la journée).

On a droit à une superbe dernière journée de voile avec des conditions idéales. Les pieds pendants par-dessus bord, on se laisse filer vers la ville de Marigot et on profite au maximum de chaque seconde. Certaines jouent même aux sirènes!

Le soir venu, on prend un verre tous ensemble. Voici notre dernière photo, juste après le souper du condamné.

Pour terminer la soirée, les trois jeunes vont faire un tour à terre. C’est le gros party qui commence avec la soirée d’ouverture de la Heineken Regatta. On en profite! On a même droit à un concours de Wet T-Shirts. Vive les Caraïbes! 🙂

Je ne pouvais pas clore le récit de nos aventures avec cette image… Alors le lendemain, les préparatifs de départ vont bon train. Marie-Eve et Stéphanie ont prévu rester trois jours de plus dans un hôtel de Great Bay. On dîne tous ensemble à terre et après de déchirants adieux, nous voici en route pour l’aéroport, puis dans la file d’attente pour passer la sécurité, puis dans l’avion, puis dans les airs.

C’est avec un mélange de nostalgie, de bonheur, de tristesse et de sérénité que nous quittons ce monde tellement différent du nôtre. Je jette un dernier regard par le hublot pour apercevoir l’île de St-Martin dans toute sa splendeur.

C’est ce qui conclut le récit de ce grand voyage. Merci de nous avoir suivis, lus et soutenus durant six semaines. À la prochaine aventure matelots!

 

Oh j’oubliais… Notre retour au Québec. Sans commentaire…

Les trésors de Saba la Mystérieuse

Nous en sommes maintenant aux trois quarts de notre aventure. Le 21 février, nous partons pour l’île de Saba. C’est une petite île néerlandaise isolée, au sud-ouest de St-Martin, assez difficile d’accès, que ce soit par les airs ou par la mer. Il est nécessaire d’avoir des vents d’est, les vagues et la houle doivent être au minimum pour éviter de se faire trop brasser une fois ancré.  Saba ne compte qu’un peu plus de 1000 habitants, mais les paysages sont, paraît-il, à couper le souffle. La traversée dure environ 5h et le vent d’est est favorable, la houle est de moins de 2m, les conditions sont quasi idéales. Nous voilà donc partis à la découverte de ce coin reculé des Caraïbes. L’approche est impressionante et l’île dégage une allure mystérieuse, digne d’un film de Jurassic Park.

Des bouées de mouillage sont offertes aux visiteurs (moyennant un très faible coût) du côté ouest de l’île, là où la protection est la meilleure. Nous nous arrêtons tout juste devant Ladder Bay, là où plus de 800 marches ont été façonnées à même le roc au XIIIe siècle. Ces marches furent le seul moyen d’accéder à l’intérieur de l’île jusqu’au milieu du XXe siècle. Nous voyons ici l’ancien poste frontalier où un douanier contrôlait jadis cet unique accès.

En fin de journée, nous partons en annexe jusqu’au port pour enregistrer notre arrivée à la douane et payer nos frais de séjour et de bouée. Le trajet dure plus de 30 minutes dans des vagues de 2 à 3 pieds. Les éclaboussures sont au rendez-vous! Le seul port de l’île, situé à Port Bay, donne l’impression d’un port de pêche du grand nord québécois. Quelques industries, quelques véhicules, des conteneurs. D’ailleurs, à notre grande surprise, le bureau de douane est justement l’un de ces conteneurs.

Tout se passe sans problème, les gens de Saba sont très accueillants et beaucoup plus accommodants que leurs homologues dans les Îles Vierges ou à St-Martin par exemple… Le Soleil termine sa course, la journée tire à sa fin. Retour au bateau, ça brasse! On soupe et on se couche.

À l’exception d’Olivier, tout le monde a mal dormi à cause du fort roulis. Comme ça ne s’annonçait pas mieux pour la nuit à venir, on décide d’aller à terre pour visiter l’île (nous n’avions pas surmonté tout ça pour rien quand même!) et d’y rester une nuit pour ne pas laisser une autre chance à la mer de nous rendre malade. Nous abandonnons donc momentanément notre cher Marsanne… Va-t-on le retrouver intact? Arrivés à terre, un aimable chauffeur de taxi nous indique qu’il ne reste qu’une chambre disponible dans toute l’île. Il appelle l’hôtel en question qui confirme ses dires. Nous nous empressons donc de nous y rendre pour réserver. Et c’est à partir de là que nous avons découvert la véritable nature de Saba. La route qui relie le port et les villages est très impressionnante! Les paysages sont à couper le souffle! L’inclinaison des rues, qui atteint 40%, donne le vertige!

Nous sommes tellement ébahis par la vue, le regard fixé dans le vide alors que nous empruntons la seule route de l’île qui longe d’abruptes falaises, que nous ne nous rendons même pas compte que le chauffeur tourne dans un cul-de-sac. La camionnette qui semble avoir bien souffert sur ces routes tortueuses s’immobilise. Pourtant, rien autour de nous ne semble indiquer la présence d’un quelconque hôtel. Le chauffeur nous explique que l’Ecolodge est situé à quelques centaines de mètres et que nous devons emprunter un sentier pour nous y rendre. La végétation qui nous entoure est dense, mais la marche s’avère facile. Nous atteignons finalement le poste d’accueil qui prend notre réservation et qui nous confirme la disponibilité de notre chambre dans l’après-midi.

Malgré sa blessure, Olivier se sent d’attaque et on décide de partir à la conquête du Mont Scenery, le plus haut sommet de l’île (environ 900m). C’est une randonnée d’environ 3h qui compte 1064 marches sculptées dans la montagne. L’expérience est époustouflante! On se croirait en pleine jungle et les points de vue abruptes récompensent largement nos efforts.

Plus de 1000 marches plus tard, nous arrivons au sommet qui, comme à son habitude, se cache dans les nuages. L’atmosphère y est froide et humide. La vue est partiellement bloquée, mais les trous entre les nuages nous laissent gentiment quelques secondes de clarté. Nos yeux s’écarquillent devant un ravin de plusieurs centaines de mètres donnant sur le village de Windwardside. Bonjour le vertige!

Le sourire d’Olivier s’effaça lors de la descente. Le genou qui l’avait si vaillamment amené au sommet commença à montrer des signes de fatigue. La douleur se fit sentir et Alain dû s’improviser en béquille humaine. Le retour vers l’hôtel fut plus long et difficile qu’à l’aller…

 

À notre arrivée, nous apprenons que cet hôtel se constitue en fait de petites «villas» privées de 14′ x 14′, perchées à flanc de montagne. Excités, nous amorçons notre ascension vers notre futur chez-nous. Nous croisons d’autres cabanes aux allures exotiques, voire rudimentaires, avant d’arriver à la nôtre, nommée Anolis.

Elle comporte deux lits superposés. Olivier échappe à l’échelle à cause de son genou fragile, Alain et Danielle en sont quittent pour le lit supérieur.

On se repose quelques instants (les genoux surtout!) avant de repartir visiter le village The Bottom et avaler un morceau!

Nous nous arrêtons dans une pizzeria pour le dîner, mais nous sommes trop exténués pour respecter les coutumes locales.

Les villages de Saba sont très pittoresques et de nombreuses ruelles courent derrières les petites maisons et leurs jardins colorés. La route principale n’est elle-même pas très large et ne permet par endroit qu’à un seul véhicule de passer à la fois.

Nous terminons notre journée avec un copieux souper au réputé restaurant le Brigadoon. Très bon et la propriétaire était très accueillante! Retour de nuit à notre cabane dans les arbres, le parcours est sensiblement plus fastidieux, mais tout de même sans encombre grâce aux sentiers éclairés et nos lampes frontales. Une bonne nuit de sommeil s’en suit, la seule de tout le voyage pendant laquelle nous n’avons pas été bercés au gré des vagues.

Le lendemain, retour au bateau qui nous attendait sagement.
Eh voilà! C’était notre fabuleuse histoire avec Saba!

La magie de la nature

Une longue nuit nous attend, une nuit sans Lune, complètement noire cette fois-ci. Nous profitons de nos dernières heures aux Îles Vierges pour flâner au large de Virgin Gorda, notre point de départ. La vue y est, une fois de plus, magnifique! Puis, on s’active finalement. Difficile de quitter ce petit coin de paradis! Suite à notre expérience plutôt difficile à l’aller, on ne lésine pas sur la sécurité. Même si la météo s’annonce beaucoup plus clémente, les vestes de flottaison, harnais, lignes de vie, ainsi qu’une foule de vérifications sont de mise! On hisse finalement les voiles et c’est un départ! On se retourne et on jette un dernier regard aux Îles Vierges. À bientôt peut-être, qui sait? Nous nous rendons bien vite compte que, contre toute attente, la traversée sera bien loin de ressembler à celle que nous avons connue deux semaines plus tôt. La mer est calme et d’un bleu profond. Le manque de vent nous oblige à partir le moteur. Nous ne conserverons d’ailleurs que la grande voile pour stabiliser le bateau et le ronronnement du moteur nous accompagnera toute la nuit. Les quarts de nuit seront assurés par Olivier de 20h à minuit, Alain de minuit à 4h et Olivier de 4h à 8h. J’en profite donc pour me reposer un peu durant les premières heures de la traversée et j’admire l’immensité bleue et infinie de l’océan. Je suis confortablement couché sur le pont avant, écouteurs aux oreilles. Le vent rafraîchissant et le soleil brûlant mixés à la perfection, j’aurais pu rester là des heures. Je me retourne et j’admire l’étrave qui fend les vagues inlassablement. Soudain, je crois apercevoir les détails du fond. Partout ailleurs, cela aurait siginifié que l’eau est peu profonde et dangeureuse pour la navigation, mais pas ici. L’eau est tellement claire qu’on peut y voir jusqu’à 50-60 pieds de profondeur. Alain m’indique pourtant que la profondeur est de plus de 200 pieds; impossible donc, d’entrevoir le fond. Je continue à scruter les abîmes, la tête par-dessus bord. Des formes grises s’activent soudainement et à ma grande surprise, un groupe de dauphins surgit de l’eau. Cinq dauphins nous suivent! Je crie aux parents de venir me rejoindre à la proue. Pilote automatique enclenché et nous voilà tous les trois, la bouche coincée en mode ouverture complète, ébahis par ce spectacle magique que la nature nous offre. Même si nous filions à plus de 5 noeuds, nos nouveaux amis nous ont suivi pendant environ 30 minutes. Impossible de bien rendre toute la magie du moment, mais voici tout de même un vidéo qui saura vous émerveiller!

À peine notre esprit revenu en mode normal, vint l’un des fameux couchers de soleil que seule la mer peut nous offrir. Là encore, on se remet en mode ‘bouche-bée’! Une fois la nuit tombée, plus rien. Un calme et un noir inégalés. La Lune n’étant pas invitée cette nuit-là, seules les étoiles scintillent au-dessus de nos têtes. L’écume produite par le bateau s’éclaire d’une lueur phosphorescente verdâtre due à la présence de plancton dans l’eau salée. Le bateau file tel une flèche d’argent au beau milieu de nulle part. Mais le Soleil finit toujours par remporter la partie… Après une nuit calme et sans encombre, une lueur se pointe le bout du nez vers 5h30. Ce n’était plus alors qu’une question de minutes avant l’éblouissement matinal. Pas celui qui cause des accidents de la route en se rendant au travail, mais plutôt celui dont on apprécie chaque seconde et durant lequel tout s’arrête. Le reste de l’équipage commence à se réveiller, je note le dernier point du voyage («faire le point» signifie vérifier la route empruntée).

Nous arrivons finalement à St-Martin vers 7h30, après plus de 16h de navigation. Malgré une traversée de nuit sans encombre, nous sommes heureux d’arriver à bon port! Le pont-levis gardant l’entrée du lagon de l’île de St-Martin marque la ligne d’arrivée.

Maintenant à l’abris, c’est le début d’une journée de repos. On effectue un arrêt à la marina pour remplir les réservoirs d’eau et d’essence. Ce lagon est très peu profond, parsemé de bouées indiquant les chenaux à suivre et nombreux sont ceux qui n’en sont jamais ressortis comme en témoignes les multiples épaves.

Alain à la barre, nous suivons justement le chenal menant à la section néerlandaise du lagon. Soudainement, le bateau ralenti et on ressent une friction. La quille du bateau touche le fond et on s’enlise dans la vase! Impossible d’en sortir! On espère que les vagues des bateaux moteur empruntant le chenal nous aideront, mais sans succès. On songe aux autres épaves qui nous entourent… Finalement, après de multiples manoeuvres, le capitaine l’emporte sur la mer et on repart, avec Olivier qui joue le rôle de la vigie à l’avant. On s’ancre enfin. Repos pour tout le monde.

La journée se termine, on clôt la fin d’un autre chapitre de notre aventure sur des images de calendrier.

Les vraies vacances

Il aura fallut plus de deux semaines, mais elles commencent enfin, les vraies vacances! On a tous les permis, toutes les autorisations, toutes les factures et on n’a plus une cenne après avoir payé tous ces frais! On se dirige vers The Baths à Virgin Gorda que nous avions tenté de visiter avant les avaries du moteur. Chance, il y a de la place cette fois! Petite randonnée originale à terre. On fait de l’escalade:

On joue avec des bernard-l’hermite:

On passe sous des tunnels de végétation:

The Baths constitue un amas d’énormes roches, arrivées là on ne sait comment. Les interstices entre chacune d’elles créent un dédale de chemins aventureux, lavés par l’eau de mer qui rentre et sort au gré des vagues. Culs-de-sac et détours se prêtent au jeu. L’expérience fut très intéressante!

C’est la fin de la première journée de notre voyage qui s’est déroulée comme prévu et qui nous a vraiment donné l’impression d’être en vacances! Le coucher de soleil sur les montagnes de Tortola fête ça avec nous.

Le lendemain, on se lève tôt pour renouveler notre permis d’accès au Parc National (on croyait avoir fini!) Nous n’avions pas pu en profiter à cause des problèmes de moteur. Un autre 50$ envolé! Le responsable, aux airs de Bob Marley, arrive à l’heure (une première dans les Îles!) et nous remet le permis rapidement.

On se rend à Fallen Jerusalem, une petite île vierge au sud de Virgin Gorda qui n’offre qu’une seule bouée d’amarrage. On s’y attache et nous voilà seuls au monde. C’est un petit coin de paradis.

On joue les Robinson Crusoë!

Question d’exploiter le plein potentiel de notre nouvelle île déserte, une séance intensive d’apnée s’impose. Le paysage marin est tout aussi époustouflant qu’à la surface!

On chasse même le Barracuda!

Épuisés, mais heureux comme des rois, on rentre finalement à Peter Island, un peu plus au sud-ouest pour passer la nuit. On s’ancre dans Dead Man’s Bay, une jolie baie à l’eau turquoise dont les récifs de coraux forment un mur sur lequel les vagues viennent se briser. On écoute, on observe, on apprécie.

Le lendemain, direction Norman Island avec un arrêt en mi-journée pour contempler The Indians, une formation de trois pics rocheux aux formes originales qui sortent de l’eau et qui ne sont pas sans rappeler les doigts d’une main venant des profondeurs de la mer!

Là encore, le snorkeling y est excellent! Des parois rocheuses grouillantes de vie marine, des crevasses, des tunnels, des récifs, des coraux, etc. Tant à voir en si peu de temps!

On se dirige bientôt vers The Bight, la baie la plus populaire de Norman Island où on prend une bouée de mouillage pour la nuit.

Cette baie a la particularité de contenir un bateau-resto-bar (d’où sa popularité) qui se transforme en bar/club la nuit. Nous sommes allés y prendre un verre, l’ambiance était bonne et les fêtards, abusivement saouls au point de ne plus pouvoir reprendre leur dinghy jusqu’à leur bateau, nous ont procuré tout un divertissement!

Deuxième journée à Norman Island, on décide d’aller se balader à terre. Une randonnée fait le tour de l’île et il paraît que les points de vue sont à couper le souffle. La vue était à la hauteur de nos attentes.

En bons québécois, habitués au froid rigoureux du nordique Canada, nous avons regretté d’être partis marcher aux alentours de midi dans ce coin du globe. Un bon drink au bar sur la plage avant d’aller se baigner pour nous récompenser.

En après-midi, on décide d’aller explorer les grottes qui longent la côte ouest de Norman Island. Appelées The Caves, elles ont été formées par le mouvement des vagues au fil des siècles et il est possible d’y entrer en apnée. Impressionnant!

Finalement, retour à Tortola pour faire le plein d’eau et de provisions avant un départ vers l’île Jost Van Dyke, au nord. À noter qu’ici, du simple pain de blé entier est difficile à trouver et coûte 8$US!

En résumé, ces derniers jours ont vraiment marqué l’arrivée d’un nouvel aspect de nos vacances… Les vacances elles-mêmes! Pourvu que ça dure! 🙂

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Petite anecdote amusante, nous devions aller remplir nos réservoirs d’eau à la marina Moorings à Road Harbour. On les appelle à la radio, ils nous indiquent où nous devons nous rendre. On s’exécute, mais on se rend bien vite compte que l’arrivée est très délicate (Olivier à la barre, Alain aux amarres) et personne n’est là pour nous aider. On se débrouille comme on peut avec l’aide de deux passants. Quelques erreurs d’apprentissage de la part du barreur, mais on accoste sans dégâts malgré tout! On attend, personne. On décide de se servir nous-mêmes. Comme par magie, un employé réagit et vient nous assister. On commence à savoir s’y prendre avec les Antillais! En tout, 110 gallons à 0,15$ du gallon. L’employé nous charge seulement 1,65$ pour 11 gallons. Il nous regarde, perplexe, et nous demande la taille de notre réservoir. Nous en avons trois d’environ 80 à 100 gallons. Pas bête, Alain répond 80 gallons, sans spécifier qu’on a plusieurs. Un processus de confirmation semble s’exécuter dans le cerveau de notre ami, il acquiesce et nous payons bel et bien 1,65$. Une économie de 15$! On est bien fier d’avoir repris ce montant aux Îles Vierges! Il ne nous reste plus que 285$ à récupérer!

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Jusqu’à maintenant, nous n’avions pas de drapeau représentant le pays dans lequel nous naviguions. Nous avons donc décidé d’en installer un. Pour ce faire, il fallait monter quelqu’un au mat pour attacher un cordage. Olivier se propose.

Nous faisons route vers Jost Van Dyke, un peu sous la pluie, mais de multiples arc-en-ciel nous accompagnent. Nous devions nous ancrer à White Bay, mais l’entrée est trop difficile. Nous essayons Great Harbour, mais c’est plein. Finalement, on se rend à Little Harbour et on prend une bouée de mouillage d’un des restaurants de la baie. Un représentant du resto Sandy’s Peace & Love, saoul comme une botte, vient nous proposer de souper à terre ce soir-là. Il affirme que le capitaine mange gratuitement! Nous acceptons. Le souper fut très, très bon. Au moment de payer, trois repas nous sont chargés. On se bat un peu et on obtient gain de cause. Apparemment, l’ivrogne avait oublié de mentionner que le capitaine devait être accompagné par au moins 4 personnes. Finalement, personne n’est venu nous faire payer le mouillage non plus. Quelques autres dollars regagnés sur le dos des Îles!

Le lendemain, retour à Great Harbour pour accéder à une connexion internet afin d’obtenir la météo. Je dois réparer le routeur du bar et ça fonctionne! Résultat: une belle fenêtre météo s’offre à nous pour le retour à St-Martin dans la nuit de samedi à dimanche.

On flâne à Sandy Cay au large de Jost Van Dyke, une très jolie île sablonneuse appartenant à Laurence Rockefeller sur laquelle il est permis d’accoster. Un petit sentier sillonne l’île qui regorge de bernard-l’hermite. La plage est magnifique et les points de vue au flanc des falaises sont très jolis.


Le soir, par manque de temps, on s’ancre à Cane Garden Bay, sur l’île de Tortola. Puis, aller-simple pour Gorda North Sound (où nous nous étions fait pincer par les douaniers deux semaines plus tôt) pour être prêts à partir en direction de St-Martin dès samedi après-midi. Nous nous offrons tout de même un arrêt-dîner à Marina Cay, une petite île paradisiaque entourée de corail sur laquelle fut bâti un resort fort joli.

Nous devons maintenant faire nos adieux aux Îles Vierges, nous repartons pour St-Martin dès ce soir. Durée estimée de la traversée: 16 à 18h
Départ de Virgin Gorda: 15h
Arrivée prévue à St-Martin: 7h-9h le lendemain

On vous redonne des nouvelles dès que possible. Souhaitez-nous bonne chance!

Paradis infernal

Nous sommes à Tortola, nous sommes en règle, nous sommes heureux. On décide donc de louer un véhicule pour faire le tour de l’île. Les routes escarpées et montagneuses sont réputées magnifiques, mais difficiles à emprunter, surtout avec la conduite à gauche. On nous recommande très fortement de louer un 4×4, car une simple voiture ne peut gravir toutes les pentes dont l’inclinaison s’élève parfois à près de 45%! On part à la recherche d’un tout-terrain. Soudain, un gros 4×4 noir s’arrête à côté de nous et le conducteur nous fait signe. On reconnaît le douanier qui nous mis à l’amende quelques jours plus tôt à Virgin Gorda!

Courrir? Non, ils sont plus rapides en voiture. Ignorer? Impossible, nos regards se sont croisés. Feigner la mort? Ça prend du talent.

Pendant que nos cerveaux travaillent comme jamais, les douaniers nous abordent tout sourire et nous demandent ce qu’on fait ici. On répond timidement qu’on cherche un locateur de voiture. Ils nous invitent à monter avec eux et nous y amènent (un de leur chum probablement). Ils nous débarquent et nous souhaitent bonne journée. Avaient-ils quelque chose à se faire pardonner? Quelles étaient les chances de retomber sur eux? Probablement quasi nulles. Tout ça ne rembourse pas 300$ d’amende injustement payés, mais redore toutefois la réputation de nos chers douaniers.

On loue finalement un 4×4 Suzuki qui a connu les rudesses des routes de l’île et on part à la découverte. De magnifiques points de vue nous attendent aux sommets qui parcourent notre route.


On fait une halte à Brewers Bay, du côté nord de Tortola, pour nager avec les pélicans.

Aucun danger, notre lifeguard personnel nous surveille!

Suite à cette belle journée, les Îles Vierges semblaient enfin remonter dans notre estime. Mais les problèmes administratifs nous guettaient toujours, tapis dans l’ombre des douanes sournoises…

Le lendemain, nous avons décidé de prolonger notre séjour dans les îles étant donné qu’aucune fenêtre météo favorable ne s’offrait à nous pour retourner à St-Martin. On remet l’auto louée, aucun problème. La chance nous sourit-elle enfin? Le vendeur nous indique l’emplacement des douanes de Tortola afin que nous puissions faire renouveler notre permis de navigation ($$$). Nous nous y rendons à pied. Une fois rendus, on nous explique que nous devons faire affaire avec les douanes maritimes, qui se situent à l’autre bout de la ville. Nous nous y rendons à pied. Une fois rendus, on nous explique que nous devons d’abord faire approuver notre extension de séjour par l’immigration, à l’autre bout de la ville. Nous nous y rendons à pied. Une fois rendus, on prend un numéro, on attend, on remplit de la paperasse, on rencontre une dame, on paie des frais, on apprend qu’on doit retourner aux douanes maritimes à l’autre bout de la ville. Nous nous y rendons à pied. Les douaniers nous ont donné les faux noms Brad Pitt et Mr Brown (professionnalisme?), leur collègue croit qu’on dit n’importe quoi… Je perds patience et j’insulte le douanier. Ce dernier rigole avec ses compatriotes. On paie et on CALISSE notre camp de là. Vous comprendrez que mon style d’écriture des dernières lignes reflètent notre état d’esprit.

Sommes-nous maintenant prêts à profiter des Îles Vierges?

Un charmant accueil

3h du matin.
Ça brasse. Ça brasse même plus que prévu! Ceintures de sécurité, harnais et prudence sont de rigueur. De la houle de 5 à 6 pieds nous bardasse depuis plusieurs heures dans une noirceur illuminée que par la Lune. Nous sommes vent arrière. Ceux qui ont déjà fait de la voile savent qu’un vent arrière dans 6 pieds de vagues, c’est pas très bon pour l’estomac. Comme de fait, on feel tous plus ou moins bizarre. Le vent tourne et nous force à changer notre route pour un cap plus au nord. Nous devons affaler la grande voile et Alain risque une sortie périlleuse sur le pont. Le stress est à son comble!

Puis tranquillement, l’aube pointe le bout de son nez vers 5h30 et on peut commencer à entrevoir nos regards fatigués.


Finalement, vers 6h, le soleil se lève enfin et une longue nuit s’achève sur un bel horizon orangé en guise de récompense.

Nous ne sommes maintenant plus qu’à une quinzaine de miles de notre destination. Soudain, l’île de Virgin Gorda apparaît, nous accueillant avec un bel arc-en-ciel.

Certains en profitent pour se reposer un peu.

La houle qui nous donne inlassabement un avant-goût des prochains manèges de La Ronde nous semble maintenant moins impressionnante au moment d’entrer officiellement dans les Îles Vierges!

Arrivée officielle: 9h30
Soit un peu moins de 16h de navigation. Nous sommes fatigués après une nuit assez mouvementée et riche en émotions. Nous décidons donc de nous ancrer dans la baie de Gorda Sound North qui est le premier abris à l’entrée des Îles pour prendre un bon déjeuner bien mérité avant d’aller effectuer notre check-in (douanes).

9h40, les céréales sont dans les bols, le lait coule à flot et ça sent bon les toasts!

9h50, le bruit de puissants moteurs se fait entendre et on entrevoit un bateau très, très proche de nous par les hublots. Inquiets, on sort. Le bateau nous aborde littéralement! Défenses et amarres sorties, ils s’attachent à notre bateau! Nous reconnaissons alors un bateau des douanes.

D’un air menaçant, l’un des douaniers nous demande de lui remettre nos papiers de clearance (permis de navigation pour les Îles Vierges). Nous lui expliquons que nous allions justement les chercher après cette pause déjeuner.

Il nous indique alors que nous sommes «dans ‘marde!» Il nous montre la loi du pays qui stipule que le fait de s’ancrer ailleurs que dans un port d’entrée (port où on passe la douane) est illégal et passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 10 000$, ainsi que jusqu’à 1 an d’emprisonnement pour le capitaine. Surpris, on se regarde et on se contente de répondre que nous n’avons pas cet argent avec nous. Les douaniers délibèrent alors entre eux en espagnol et en viennent à la conclusion que nous méritons tout de même une amende de 300$. Ils demandent de payer cash si possible. Flairant l’arnaque malgré leur bateau officiel, nous mentons en affirmant ne pas avoir un tel montant avec nous. Ils nous demandent donc de nous diriger immédiatement vers le port d’entrée de Spanish Town, situé à 8 miles plus au sud. Afin d’être sûrs que nous obéissons, ils saisissent nos trois passeports canadiens (ça vaut de l’or ces machins à l’international!) Difficile de s’ostiner à 3 marins touristes contre 5 douaniers armés…

On s’exécute donc et on prépare nos excuses et nos arguments pour le bureau des douanes. On décide de prendre un quai à la marina afin de rencontrer les habitants du coin et leur demander conseil. Personne n’a jamais entendu parler d’une telle situation. «C’est contre le tourisme!» affirment-ils. Confiants, nous nous présentons au bureau des douanes avec la ferme intention de faire sauter cette amende (SOS Ticket s’occupent-ils des contraventions marines?)

Après beaucoup de gossage, d’ostinage, d’argumentage et d’autres techniques de charme, rien à faire. Le douanier en chef demeure très aimable, patient, mais impassible et intraitable. Nous devons payer l’amende et nous estimer chanceux qu’ils n’aient pas décidé d’appliquer la loi plus sérieusement (10 000$ + prison). Nous récupérons donc nos passeports qui prennent la place des 300$ que nous avions en poche avant cette histoire…

Déçus par cet accueil des Îles Vierges (soyons honnêtes, on était en tabarnak!), nous nous offrons une bonne nuit tranquille à quai.
Désolé pour ce long passage sans photo, mais nous n’avions pas le coeur à photographier quoi que ce soit.

Morale de cette histoire: TOUJOURS rendre visite aux douanes avant quoi que ce soit!

Le lendemain, la frustration s’estompe avec le beau paysage et la température. On s’ancre dans la baie de St-Thomas à côté d’un bateau pirate. On complète le gossage administratif.

En après-midi, on décide d’aller visiter The Baths, un dédale impressionnant de rochers à moitié dans l’eau. C’est à voir il paraît. Mais c’est plein. On retourne s’ancrer au même endroit.

Le lendemain, les derniers jours sont oubliés et on s’est préparé une belle journée de baignade, de snorkeling et d’exploration. On trouve un spot tranquille sur l’île Broken Jerusalem au sud de Virgin Gorda. Une seule bouée de mouillage, une plage et des coraux pour nous tout seul.

Comble de malheur, l’alarme du moteur retentit quelques mètres avant la bouée. Le moteur surchauffe. Notre proprio n’est pas loin, on le rejoint et on s’ancre à voile dans 50 pieds d’eau et exposé aux vagues du large pour diagnostiquer le problème. Il s’avère que la pompe à eau et le thermostat sont foutus. Nous devons nous rendre à Road Harbour sur l’île de Tortola pour trouver les pièces et effectuer la réparation. Mais plus de moteur signifie plus de guindeau (système électrique qui remonte l’ancre automatiquement). Les 200 pieds de chaîne sont sous l’eau, sans compter l’ancre, soit environ 100 lbs qui frottent. On doit remonter l’ancre au winch:

La nuit tombe avant qu’on arrive à Tortola, on s’ancre donc quelques miles avant, à l’ouest de Buck Island, toujours à voile entre les récifs. Le lendemain, lever à 6h30 pour arriver tôt à Tortola. On doit à nouveau lever l’ancre à la main de bon matin. On s’aide du dinghy pour tirer le bateau et on repart à voile.

On arrive au port très achalandé de Road Harbour en se faufilant entre les transatlantiques.

Il faut alors rentrer dans la marina par un étroi chenal… sans moteur. On dirige donc encore le bateau à l’aide du dinghy.

On passe la journée à chercher les pièces nécessaires à la réparation en compagnie du proprio. La chance tourne enfin, on trouve tout ce qu’il nous faut. Le proprio, son père et nous tous effectuons la réparation le soir même.

Tout semble fonctionner!
Résultat: 2 jours perdus, 700$ de pièces, beaucoup d’huile de coude et du stress en masse!
Voilà l’accueil que nous réservaient les Îles Vierges.
En espérant que les prochains jours seront plus plaisants!

On vous tient au courant de nos bons et mauvais coups!

La Grande Traversée

Alors voilà, c’est enfin décidé! Nous partons pour les Îles Vierges dans les prochaines heures. Un peu stressant, mais tout autant excitant!

Près de 140km, environ 18h de navigation, dont 12h de nuit. Tout un périple!
Départ: samedi vers 16h
Arrivée prévue: dimanche vers 10h

Depuis quelques jours, nous nous demandions encore si nous devrions aller aux Îles Vierges ou descendre vers le sud. Des problèmes sur le bateau nous ont aussi retardés. Finalement, tout s’est réglé ce vendredi en fin de journée. Comble de chance, une fenêtre météo s’offre à nous dès aujourd’hui (samedi) avec des vents plus faibles, une nuit dégagée, la pleine Lune (ou presque) pour nous éclairer. Il est temps de partir, car une forte houle du nord s’annonce avec des vents plus violents.

On fait le checkout aux douanes, on remet l’auto louée, on prépare le bateau et nous voilà prêts à partir! On vous redonne des nouvelles dès que possible en arrivant.

Pour faire suite à notre update précédent, nous avons dû quitter la baie d’Anse Marcel au levé du soleil, car le vent a tourné durant la nuit et les vagues venaient frapper le bateau, nous empêchant de dormir. Retour à la baie de Grand Case pour déjeuner, on rencontre de la houle de 7 à 8 pieds de haut:

En fin de matinée, on décide de retourner à la Baie du Marigot pour visiter le Fort Louis qui surplombe la baie, avant d’aller s’abriter dans le lagon de Simpson Bay pour se reposer avant une traversée vers Anguilla. La vue d’en haut est magnifique:

Puis nous sommes allés visiter la ville de Marigot, remplie d’anachronismes:

Avant de partir pour Anguilla, on se rend compte que plusieurs poulies sur le bateau sont complètement finies, alors on procède à quelques réparations:

On part finalement pour Anguilla vers 13h30 et on arrive assez tard. Le lendemain matin, direction le Bureau d’Immigration, directement sur la plage:

Le lendemain, nous avons loué une voiture pour faire le tour des plages de l’île. Anguilla étant Britannique, cela signifie la conduite à droite, assez bizarre surtout dans les ronds-points.

Nous avons passé les derniers jours à Anguilla, une belle île British au nord de St-Martin. Les gens ont peu l’accent, mais sont très accueillants, surtout en comparaison avec les Français de St-Martin! Les plages de sable blanc et d’eau turquoise font contraste avec la végétation aride de l’île. Nous avons décidé de nous ancrer à Road Bay

Nous nous sommes baignés ici et avons mangé ici. Il ne faut pas se fier aux apparences, meilleur poulet depuis longtemps!

Le vrai départ!

Bonjour tout le monde!

Nous voici sur le quai du Soggy Dollar Bar, jouant les stars entre les luxueux yatchs.

Nous sommes le 27 janvier, nous partons enfin! Il nous faut pour cela quitter le lagon en passant sous un pont-levis qui en garde l’entrée et qui n’ouvre que trois fois par jour. Le cap’tain aux commandes, nous sommes suivis par nos compagnons de route.

On sort finalement du lagon de Simpson Bay! Voici ce qui nous attendait à notre sortie.

Les vents sont assez forts (entre 20 et 30 noeuds, soit entre 40 et 60 km/h), ce qui implique une voile assez sportive. Il y a aussi de la houle (vague) de 5 à 6 pieds. Cela impressionne Danielle qui n’apprécie pas cette mer déchaînée.

Les manœuvres sont plus difficiles que prévu, car certaines poulies sont endommagées, cela exige plus d’efforts.

Côté météo, il y a des nuages et de la pluie le soir et le matin, mais l’astre solaire est au rendez-vous le jour. La température est fraîche pour la saison : entre 27 et 29 °C. L’eau est à 25 °C. 🙂

En fin de journée, nous arrivons dans la Baie de Marigot. Nous y restons le lendemain pour visiter la ville:

Nous ne savons pas si nous ferons la traversée vers les Îles Vierges. L’état du bateau (et peut-être un peu celui de l’équipage) fait en sorte que nous devons décider de la prochaine route à suivre. Si on décide d’aller au sud, ce sera St-Barthélémy; Saba; St-Eustatius; St-Kitt; Nevi; Montserrat; Antigua; Barbuda et retour sur Saint-Martin. Dans ce cas, les distances entre chaque île sont importantes (de l’ordre de 35 à 60 miles). Si on décide d’aller aux îles Vierges, il faut faire la traversée de nuit (70 miles). Par la suite, ce sera du gâteau, car les îles sont comme le lac Champlain : petites vagues et distances courtes entre les Îles (moins de 20 miles). Ce n’est que le retour vers St-Martin qui sera un peu plus pénible : 70 miles avec le vent de face.

Pour l’instant, nous vous écrivons d’une très jolie baie à St-Martin (Grand Case). Le coucher de soleil y est magnifique.

Cet après-midi, nous nous dirigerons vers la baie Anse Marcel. D’ici quelques jours, nous irons à St-Barthélémy (30 miles). Ce sera le test pour décider de la suite : le sud ou l’ouest. Nous déciderons au fur et à mesure selon les circonstances.

À la prochaine et bon hiver à toutes et à tous,

Alain, Danielle et Olivier

L’arrivée à St-Martin

Jusqu’à ce moment, que de l’eau.20120126-190121.jpg

Puis, j’aperçois un seadoo qui nous fait la course.20120126-190148.jpg

Puis, l’île de St-Martin, enfin!20120126-190158.jpg

Suite à un trajet d’autobus de Montréal à Burlington, un passage comique aux douanes américaines, une courte nuit à l’hôtel, un lever à 3h30 du matin pour prendre l’avion, un vol Burlington –> JFK, New York et JFK –> St-Martin, nous sommes finalement arrivés.

Après un 6 pouces dans un Quiznos (St-Martin est très américanisée), nous prenons un taxi et la simple vue nous fait oublier le long trajet.20120126-190240.jpg

Nous rejoignons notre contact sur place avec quelques difficultés et nous prenons possession du bateau vers 18h le 24 janvier, comme prévu.

Le bateau est un peu vieux, un 1999, mais en bon état. On embarque nos affaires, on soupe dans un resto libanais pas trop cher (pour St-Martin en tout cas) et on retourne se coucher.

Le lendemain, 25 janvier, on se lève tard et on décide de faire les courses. Jason, notre contact, nous accompagne et nous guide. On négocie une location de voiture à trois endroits différents. C’est qu’ils sont crosseurs les estis!

Finalement, le 26 janvier, nous croyions pouvoir partir, mais le bateau n’était pas en aussi bonne condition que nous le pensions. Nous passons donc une deuxième journée dans la lagon de Simpson Bay à faire le tour du bateau, noter les problèmes et à nettoyer un peu. Mais bon, 31 degrés, l’eau turquoise et à 29 degrés, le ciel bleu, les yatchs de milliardaires qui nous entourent, on ne se plaint pas!

Demain, ça devrait finalement être le grand départ, mais nous irons simplement du côté français de l’île, à Marigot si le temps le permet. Cela nous permettra d’amadouer le bateau.

Je n’ai aucune idée quand nous aurons à nouveau accès à une connexion internet, mais je garderai ce blog le plus à jour possible. Avec plus de photos la prochaine fois! 🙂

À bientôt!

C’est un départ!

Il est 3h35 du matin, la journée du départ. J’installe ce blog, je prends le temps d’écrire cet article. Tout va bien!

La météo à St-Martin? Aux alentours de 29 degrés.

Je vous invite donc à suivre notre périple au pays des pirates, je mettrai à jour ce journal de bord aussi souvent que le wi-fi me le permettra!

À bientôt moussaillons!